✊🌈 Le 5 septembre 2025, au Théâtre de Vidy dès 17h30, soyons ensemble pour dire non aux violences envers les personnes LGBTQIA+ !
Le CENAC (Centre pour l’action non-violente) vous invite à une soirée de soutien engagée autour du thème : “Violences faites aux personnes LGBTQIA+ : Quelles politiques publiques de sensibilisation ?”.
Au programme : projection du film Les Reines du drame d’Alexis Langlois (France/Belgique, 2024), en présence de la tête d’affiche Gio Ventura, acteur franco-suisse; apéritif dînatoire végétarien suivi d’une table ronde.
Intervenant.e.x.s Table ronde : Muriel Waeger (LOS), Gio Ventura, acteur et cinéaste, Pr Eric Fassin (Paris 8, à confirmer). Modération : David Raedler (Pink Cross)
📍 Réservez votre soirée et rejoignez-nous pour une société plus juste, inclusive et non-violente. 💜
Rapport crimes de haine 2025 – Pink cross
Plaidoyer de Gio Ventura :
Les Reines du Drame” est une comédie musicale queer, et qui a fait sa première à Cannes en 2024. Pour reprendre les mots de la réalisatrice Alexis Langlois, il s’agissait de penser à la fois l’avant et l’arrière de la caméra, la scène et les coulisses, le film en tant qu’objet diffusé mais aussi en tant que processus de fabrication — un geste éminemment politique. La majorité de l’équipe du film est queer, ce qui reste suffisamment rare pour être souligné.
Le cinéma queer souffre d’un problème récurrent : les personnages LGBTQ+ semblent condamnés à mourir (cf. les récents Emilia Perez, La Pampa, Girl, par exemple) ou, à tout le moins, à participer au spectacle de leur propre souffrance, pour intéresser un public présumé hétérosexuel. Avec Les Reines du Drame, Alexis Langlois propose un autre récit : une histoire d’amour entravée par la société — ici, plus précisément, par le système de l’industrie musicale. Le film esquisse des personnages complexes, imparfaits, et offre finalement une forme d’utopie : une réconciliation entre les genres, les sexualités, entre punk et pop, underground et mainstream. La violence du système est au cœur du récit, mais celui-ci ouvre une brèche vers une réparation possible, une alternative.
Cependant, la fiction a semblé rattraper la réalité. Lors de la très attendue sélection des Révélations des César, seule Louiza Aura — qui incarne dans le film le personnage le plus “mainstream”, donc le plus consommable pour un public hétérosexuel — a été retenue. Ni Bilal, ni moi n’avons été conviés. Lors des interviews où Louiza a tenté d’évoquer cette situation, l’institution a soigneusement effacé toute allusion à ce choix, qui n’est pas anodin : il illustre parfaitement la réalité d’un cinéma qui prétend mettre en scène les minorités sans jamais vraiment leur faire de place. On accorde à ces films un espace — comme pour cocher une case ou remplir “un quota” — mais on se heurte aussitôt au plafond de verre du Cinéma avec un grand C. Mais malgré ces obstacles, et en pleine montée de l’extrême droite dans le monde, Les Reines du Drame continue d’exister comme un acte de résistance joyeuse, prouvant que nos récits ne cherchent pas une place : ils redessinent la scène elle-même.Gio Ventura, mai 2025
Merci beaucoup,