Une Association de mouvance gandhienne créée en 1968
Origines de l’Association
La création du Centre aurait été impulsée par le Mouvement International de la Réconciliation (MIR), en particulier par Michel Grenier. Ce dernier a été le premier secrétaire du Centre Martin Luther King (CMLK) – devenu Centre pour l’action non-violente (CENAC) fin 2004. Les Amis de l’Arche de Lanza del Vasto, les Quakers, et l’Internationale des Résistants à la Guerre (IRG) ont dans tous les cas contribué à la constitution de l’association en 1968.
L’idée de donner au Centre le nom du pasteur noir Martin Luther King a germé au cours d’une marche silencieuse commémorant sa mort. Peu de temps auparavant plusieurs personnes s’étaient réunies en vue de créer les base d’un centre pour promouvoir la non-violence (notamment Luc Francey, Daniel Schori, Marc Guignard, Daniel Pache, Georges Kobi et André Jufer).
En l’absence de l’assassinat Luther King, l’Association aurait aussi pu prendre, dès sa création, le nom de Centre gandhien ou Centre pour la non-violence.
Dans un premier temps, l’objection de conscience vis-à-vis de l’armée constitue le centre d’intérêt du CMLK/CENAC :
- campagne de refus des impôts militaires
- animation de groupes d’objecteurs
- initiative contre les exportations d’armes.
C’est à la fin des année septante que l’antimilitarisme a peu à peu été abandonné, au profit d’une non-violence «multidirectionnelle» : le Centre de documentation prend véritablement forme et la formation à la non-violence devient centrale.
Un Centre de mouvance gandhienne
Le Centre fonde ses origines d’abord sur une mouvance gandhienne, car pour l’Association :
- l’action non-violente constitue une dimension centrale
- la fin se trouve dans les moyens
- les conflits sont une réalité intrinsèque à toute société – contrairement à la violence
- la dimension politique est reconnue
- l’influence de Gandhi en Occident est avérée.
Cette perception n’enferme pas la non-violence dans la contestation. Au contraire, elle pose les jalons de la société qu’elle veut édifier. Le « Manifeste pour une alternative non-violente », adopté en 1982 par l’Assemblée générale de la Fédération romande des mouvements non-violents, constitue un exemple concret de la mouvance gandhienne.
En outre, Ghandi, tout comme le CENAC, considèrent avant tout la non-violence comme une dynamique. Celle-ci permet de vivre les conflits comme des occasions de construire des relations plus justes et plus équilibrées, d’utiliser la combativité pour progresser dans la vie, sans blesser, ni se laisser piétiner
Martin Luther King, pour défendre les droits civiques des Noir-es aux Etats-Unis, s’est largement inspiré des apports de Gandhi.
Moments clés du CENAC
Deux supports, retraçant les actions du CENAC, ont été édités :
- les cahiers des « 35 ans du CMLK » retracent les moments forts de l’activité du CENAC par le biais de témoignages
- la brochure « 1968-2008 Quarante ans d’action non-violente en Romandie » illustre sous forme de brèves et d’illustrations les dates clés du CENAC.
Changement de nom de l’Association
Par décision de l’Assemblée générale le Centre Martin Luther King (CMLK) a changé de nom pour devenir le Centre pour l’action non-violente (CENAC).
La référence à Martin Luther King, courageuse et justifiée lorsque fut créée l’Association en 1968, était devenue source de confusion : de nombreuses personnes prêtaient a priori à l’Association une orientation religieuse, ou des préoccupations spécifiquement antiracistes, alors que la promotion de la non-violence active est la vraie raison d’être d’une association qui se veut laïque.
Fonctionnement
Le CENAC est une Association à but non lucratif, reconnue d’utilité publique. Elle vit principalement des cotisations de ses membres et de dons.
Des recherches de fonds sont également effectuées pour des projets.
Pour la plupart de ses activités, le CENAC est organisé en groupe de travail. Une quinzaine de bénévoles, dont les membres du comité, en assurent la bonne marche. S’ajoutent plusieurs volontaires pour des actions et des coups de mains ponctuels. L’Assemblée générale est l’organe décisionnel.
Voir les statuts de l’association et la charte des bénévoles.
Pour contribuer à faire vivre le CENAC et la non-violence en Suisse romande, par une contribution financière ou bénévole, voir notre rubrique “S’engager”.