Agir au plus près de sa conscience
En tant que moyen de résolution des conflits, la non-violence est un outil de luttes sociales et politiques. Actuellement, le CENAC n’est pas mobilisé dans une lutte non-violente, nous vous invitons néanmoins à :
- Agender la Journée Internationale de la non-violence du 2 octobre
- Visiter notre page actualités et événements
Consolider ou lancer une action non-violente
Si vous souhaitez lancer ou consolider une action non-violente, vous pouvez envisager de :
- Nous contacter pour organiser une formation à l’action non-violente
- Emprunter des ouvrages référencés dans notre catalogue
- Vous inspirer des documents édités pour la campagne Prudence OGM
- Lire notre document pédagogique sur l’action non-violente
- Visiter le site Internet de Gene Sharp
L’action directe non-violente – Quésako ?
L'”action directe” consiste, pour les individus, à exercer directement leur pouvoir de citoyen dans les affaires de la cité en intervenant sur la place publique, sans passer par l’intermédiaire des institutions sociales et politiques. Ainsi, on misera, pour obtenir des changements dans la société, d’avantage sur l’action de rue que sur le bulletin de vote. La théorie de l’action directe se fonde sur une critique du fonctionnement habituel de la démocratie “formelle” qui ne permettrait que rarement aux citoyen-nes de faire vraiment entendre leur voix, d’avoir prise sur la réalité et de participer aux prises de décisions engageant l’avenir de la cité. Par le vote, le-la citoyenne délègue son pouvoir, il-elle ne l’exerce pas.
Le suffrage universel est l’un des éléments constitutifs de la démocratie. Il n’y a pas de démocratie sans élections libres. Elles permettent à une société de se protéger contre la dérive, toujours possible, vers un régime totalitaire. Cependant, des élections libres ne suffisent pas à garantir la démocratie de participation. Il convient de reconnaître les limites et les insuffisances du suffrage universel. Lorsque des dirigeants politiques ont été démocratiquement élus, leurs décisions sont certes légales, mais ce n’est pas pour autant qu’elles sont légitimes. Si les citoyens ont des raisons majeures pour les désapprouver, ils n’ont pas à attendre les prochaines élections pour le dire haut et fort. De même, ce n’est pas parce qu’il émane d’une majorité qu’un choix est forcément juste. Ceux qui le contestent n’ont donc pas à s’y rallier pour la seule raison qu’ils se trouvent minoritaires. Certes, il leur appartient d’oeuvrer pour un changement de majorité mais, précisément pour cela, ils ne sauraient se cantonner dans l’attente inactive des prochaines élections. Il leur faut agir directement pour interpeller l’opinion et les pouvoir-publics en dénonçant les injustices du désordre établi et en exigeant que justice soit rendue à ceux qui en sont les victimes. L’action directe des citoyens est non seulement légitime, mais elle est nécessaire à la respiration même de la démocratie.
Les plaidoyers en faveur de l’action directe se sont souvent identifiés à une apologie de l’action violente. Divers groupes d’action directe ont recouru à la violence armée non seulement pour combattre la “démocratie bourgeoise”, mais pour “l’abattre”. Ce qu’ils ne pouvaient attendre des élections, ils voulaient l’accomplir par la révolution; et celle-ci exigeait de recourir à la violence. Mais la violence isole la révolution. Son efficacité est surtout de renforcer les systèmes répressifs des pouvoirs établis. De fait, elle s’avère incapable de changer le désordre établi. Au-delà des impasses auxquelles on aboutit en agissant seulement dans le cadre des institutions de la démocratie parlementaire, et au-delà des contradictions dans lesquelles on s’enfermerait en agissant par la violence, l’action directe non-violente, dès lors qu’elle est organisée collectivement, peut permettre de s’opposer efficacement aux abus des pouvoirs établis, de combattre les injustices sociales et de réaliser les changements nécessaires.
L’action directe non-violente peut être légale ou illégale, selon les dispositions de la loi en vigueur qui au demeurant sont changeantes par nature. Ainsi le simple fait de distribuer un tract sur la place publique peut se faire soit en conformité avec la loi, soit en violation de celle-ci. Mais l’action illégale peut être légitime, car l’exigence de la justice doit être plus forte que la crainte de la loi.
Définition tirée du dictionnaire de la non-violence de Jean-Marie Muller – Ed. Relié, 2005