Ce sigle venu du monde anglophone signfie “lesbians, gays, bisexuals, transsexuals, intersex persons, queers, asexual, etc.”. Il désigne de la sorte diverses particularités sexuelles, physiques, psychologiques ou les deux, de gens qui ne se reconnaissent pas dans la norme classique hétérosexuelle numériquement et culturellement dominante. Respectivement, il s’agit:
- des femmes attirées par les femmes,
- des hommes attirés par les femmes,
- des femmes ou hommes attiré-e-s par les personnes de même sexe autant que de l’autre sexe,
- des femmes ou hommes qui, bien qu’étant physiquement d’un sexe, se vivent comme relevant de l’autre,
- des personnes dont la conformation physique de femme ou d’homme est incertaine,
- des personnes qui s’identifient à un genre ou à une orientation sexuelle qui ne correspond pas aux normes sociales ou aux stéréotypes,
- de gens qui ne ressentent pas de besoins sexuels
- etc.
Davantage encore que l’homosexualité, les autres situations ici considérées étaient jusqu’à il y a peu occcultées, connues des seul-e-s spécialistes. L’émergence du concept LGBTIQA+ a pour objectif de faire connaître ces aspects à l’ensemble de la population et de permettre ainsi de réduire la souffrance affectant la plupart de celles et ceux qui sont dans tel ou tel de ces cas.
En effet, ne serait-ce que le simple regard des passant-es dans la rue, les plaisanteries et quolibets à leur propos, conséquences tant de l’ignorance des particularités que de la gêne suscitées par leur étrangeté, sont douloureuses pour les intéressé-e-s, qui les perçoivent non sans raisons comme une stigmatisation voire un rejet; il va de soi que la crainte diffuse, chez certaines personnes censées être dans la “normalité” à cet égard, de néanmoins faire plus ou moins partie de telles catégories, accentue leur propension au dédain; c’est leur manière de se dédouaner et de se normaliser (un peu comme dans le “syndrome de Stockholm” ou “identification à l’agresseur”).
Différents dogmes sociaux ou religieux reprennent aussi pareilles postures condamnatoires face aux LGBTIQA+, qu’ils qualifient a priori de déviant-e-s ou de pervers-es. Or, on ne le dira jamais assez, se trouver dans une situation sexuelle atypique ne résulte en rien d’un choix libre, encore moins frivole. C’est un donné de la nature, dont les origines sont toujours assez mal élucidées et dont les personnes concernées se passseraient bien, le plus souvent, pour échapper aux regards et actes d’exclusion qui en découlent.
Les efforts récents, tâtonnants, de quelques cultures de notre monde pour mettre fin à ces procédés excluants, sont donc à saluer comme des actes d’ouverture et d’accueil courageux. Les ranger, comme beaucoup le font pour se débarrasser à bon compte d’une problématique délicate, dans le “wokisme” (alias nouvelle bien-pensance, une notion fourre-tout qui nécessiterait de longs développements) n’est pas acceptable.
Une position non-violente élémentaire exige au contraire de tenter de comprendre celles et ceux qui souffrent d’être enfermé-e-s dans ces ghettos sociaux, de les écouter et de rechercher les moyens de supprimer ou au moins de réduire les tourments qui frappent de manière inique les LGBTIQA+.
Luc Recordon