La doctrine de la "guerre juste" soutenue par l’Église catholique est pour la première fois remise en cause au sein même de l’institution, lors d’un congrès tenu à Rome les 11-13 avril 2016. Les participants appellent à "promouvoir les pratiques et les stratégies non-violentes".
L’information est d’importance ! selon Jean-Marie Muller*, qui a participé au congrès du Conseil Pontifical Justice et Paix et de Pax Christi International à Rome, du 11 au 13 avril 2016.
Parmi les actualités notables, le pape a rédigé un message qui a été lu aux participants, et qui soutient l’engagement non-violent.
Par ailleurs, les congressistes ont adopté un document "qui appelle l’Église catholique à s’engager à faire prévaloir l’importance centrale de l’Évangile de la non-violence". Jean-Marie Muller ajoute : "ce qui est remarquable, et probablement décisif, c’est que les participants ne se contentent pas d’ajouter un paragraphe sur la non-violence dans la doctrine de la légitime violence et de la guerre juste, mais qu’ils remettent en cause cette doctrine au nom de l’exigence de non-violence".
Dans leur conclusion, les participants appellent à ne plus utiliser ni enseigner la "théorie de la guerre juste", mais à "promouvoir les pratiques et les stratégies non-violentes (la résistance non-violente, la justice restaurative, la protection civile non armée, la transformation des conflits et les stratégies de construction de la paix)".
Le bilan de Jean-Marie Muller et le message du pape sont réunis dans un document catalogué au CENAC sous le titre : " Faire prévaloir l’Évangile de la non-violence dans la pensée et l’action de l’Église", également accessible en ligne à l’adresse suivante.
* Philosophe, spécialiste de la non-violence
Le groupe de documentation du CENAC