«Le Conseil fédéral s’engage en faveur du désarmement, notamment dans le domaine des armes nucléaires.» Ainsi commence le communiqué de presse du Conseil fédéral à propos du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (03.04.2019 1). Bon début… mais, tout le monde l’a déjà lu dans la presse, suivi d’un mauvais coup de théâtre : «Il a décidé d’approfondir…» «Il procédera […] à une nouvelle analyse de la situation» pour «faire le bilan des dernières évolutions».
En clair : «c’est bien, mais sans nous s.v.p.» !
Un beau scandale. Qui a réussi à énerver, à juste titre, la plupart des parlementaires fédéraux, lesquels avaient justement chargé – chargé, pas invité : il s’agissait d’une motion, objet politique contraignant ! – le Conseil fédéral de signer et ratifier ce traité.
Le communiqué du CF ne le dit pas, mais selon les avis de parlementaires recueillis par la presse quotidienne, cet atermoiement devrait mieux servir la cause du désarmement… Par quel miracle ? Mystère !
Pour nous, mouvement non-violent, c’est juste un exemple de plus de la politique de l’autruche qu’affectionne tant notre exécutif national. Fermeture des centrales nucléaires ? Oui, mais on verra quand, il est trop tôt pour décider. Lutter contre le CO2 dans l’atmosphère ? Oui oui, mais sans rien faire qui risque de nuire à l’économie. Signer un traité demandant l’abandon des armes nucléaires ? Oui oui oui, mais pas avant tous les autres, oh la la…
Gandhi le disait déjà, il y a une violence dans la passivité, dans la démission, dans la lâcheté. La non-violence n’est pas un repli sur soi, elle implique au contraire des prises de position engagées, une résistance active.
Alors : à quand des autorités courageuses ?
Et nous, petits citoyens, humbles citoyennes, quand nous déciderons-nous à élire des gens courageux, des personnalités qui osent affronter les grands problèmes du moment ?
Lors des élections fédérales d’octobre prochain, il sera temps de s’en souvenir…