Au moment d’envoyer ce message, le comité du CENAC vous fait part de quelques soucis … d’origine plutôt réjouissante.
En effet, le redéploiement progressif de nos activités depuis la fin de la pandémie nous a amenés à prendre des mesures qui nous rendent plus actifs: cette lettre – rédigée avec l’aide précieuse de notre conseiller en communication, Jeremy Damon, en témoigne, l’intense expédition ou relais de positions sur Twitter grâce à la diligence de Nathalie Caruel aussi, une veille médiatique régulière, la reprofessionnalisation à temps partiel de notre secrétariat sous la houlette très appréciée de Catherine Vontobel, appuyant les efforts bénévoles du comité, mais certaines de ces mesures ont un coût que nos réserves ne pourront pas absorber bien longtemps. Le comité vous sait donc gré de lui proposer des pistes pour un financement complémentaire, qui sera bien entendu un élément important de l’ordre du jour de notre assemblée générale du 27 septembre (à 19 h à Lausanne, à Pôle sud, à côté de la station Flon du M2); merci d’y assister!.
Hormis ces questions internes, la principale nouvelle est la reprise à l’automne de notre programme de formations, piloté par Claudia Scheder, pour lequel nous vous demandons de faire de la promotion. En ces temps de tensions croissantes dans la société, il est plus que jamais nécessaire de faire connaître le potentiel de la communication non-violente, des divers types de médiation et de tant d’autres moyens d’apaiser ou au moins de civiliser les conflits. Faites savoir que ce programme se redéploie.
Nous espérons compléter cela par une série de conférences-débats sur les réponses non-violentes aux affrontements qui ont émaillé ces derniers mois: miniémeute à Lausanne imitant celles qui ont frappé la France, violence de et contre la police, montée de comportements hostiles (antisémites, homophobes, etc.) notamment sur les réseaux sociaux.
Dans le même ordre d’idées, nous sommes heureux de faire savoir que notre projet, conçu pendant la pandémie, de politiques cantonales de la non-violence, redevient d’actualité. Son volet vaudois devrait être un test ; certes, il a été un peu retardé par des changements successifs à la chancellerie de ce canton, mais une rencontre doit avoir lieu prochainement avec un conseiller d’État pour véritablement lancer le processus.
Nous continuons à suivre attentivement les multiples développements concernant la désobéissance civile en Suisse et à l’étranger, car il n’est pas inutile de rappeler que c’est – en sus des méthodes de résolution non-violente des conflits – un des aspects importants de la non-violence, comme nous le rappelle l’évocation de figures tells qu’Antigone, Jésus-Christ, Luther (au début de son action), le major Davel, Henry Thoreau, Léon Tolstoï, Romain Rolland, Gandhi, Lanza del Vasto, le général Jacques Pâris de Bollardière, Rosa Parks, Nelson Mandela, Martin Luther King, pour ne citer que les plus connus. Aujourd’hui, le phénomène – très répandu dans des milieux écologistes – tend de plus en plus à faire l’objet d’une appréciation juridique (voir notamment “Désobéissance civile et procès climatiques en Suisse. Quels combats se jouent devant les tribunaux suisses ?”a, par Jevgeniy Bluwstein, Clémence Demay et Lucie Benoît, Université de Berne, FNS, 17 mai 2023)); ce n’est pas dépourvu d’intérêt, mais ne doit pas nous faire oublier de le considérer tant sous l’angle de sa pertinence que sous celui de son respect des règles non-violentes qui y président.
Nous sommes toujours préoccupés par la situation internationale : la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine fait monter le péril d’un usage de l’arme nucléaire; le récent film Oppenheimer de Christopher Nolan, est assez elliptique sur les effets humains épouvantables de la bombe A, mais constitue quand même une piqûre de rappel à cet égard. Le CENAC a appelé à un rassemblement à Genève le 6 août pour commémorer le septante-huitième anniversaire de la destruction de Hiroshima. De manière générale, la réponse à la guerre reste bien sûr une question centrale; le récent acquittement en première instance par le Tribunal pénal fédéral de trois opposants au service militaire montre que, fût-ce en période de montée des périls, une position nuancée est possible
Bonne lecture et à bientôt.
Luc Recordon