Clara Wichmann : Textes choisis : Antimilitarisme et violence ; La fin et les moyens ; La cruauté escorte la crime et la punition ; Les fondements philosophiques du socialisme
Les éditions libertaires, 2016, 47 p.
isbn 978-2-919568-76-5
cote CENAC : 322.7 WIC
L’Atelier de création libertaire fait un travail remarquable de traduction en français de textes fondateurs de la non-violence, non gandhiens.
Dans la collection Désobéissances libertaires est paru en 2016 un recueil de quatre textes de Clara Wichmann (1885-1922) publiés en 1919-1920 en néerlandais, puis en allemand (pour certains textes déjà en 1920-1922).
Une introduction de Lou Marin (aussi co-traducteur) nous apprend que Clara Wichmann est née en Allemagne puis a grandi avec sa famille aux Pays-Bas. Elle étudie le droit à Utrecht et travaille dès 1914 comme responsable des statistiques du crime, jusqu’à sa mort prématurée à l’âge de 36 ans suite à la naissance de son premier enfant. Elle était engagée pour l’anarchisme, le féminisme, la non-violence, les droits des enfants et ceux des animaux domestiques. Comme théoricienne de la criminalité, elle s’oppose à la « punition ».
Elle utilise le mot « non-violence » dès 1916, sans connaître Gandhi, et décrit l’action directe non-violente et l’objection de conscience. Elle rencontre Bart de Ligt en 1917 et ensemble ils critiquent les termes « non-résistance » et « résistance passive ». Les textes choisis dans cette brochure font la démonstration de la préférence pour et de la nécessité de la non-violence, vue comme un progrès dans l’histoire de l’humanité.
« Nous ne devons pas seulement désapprouver le choix de la violence, mais également la croyance en la violence (…) Dans les conditions de production d’aujourd’hui, parallèlement aux vieilles ‘armes des barbares’, se sont développés des moyens de lutte moralement supérieurs : la grève et le boycott, le refus individuel et de masse du service militaire. Ce sont des moyens qui atteignent le capitalisme en plein cœur et qui, dans le même temps, corrodent l’esprit de la société capitaliste. » (La fin et les moyens, p. 21)
Selon Gernot Jochheim, Clara Wichmann serait la première philosophe de l’histoire de la non-violence (Der Weg der Befreiung. Texte über aktive Gewaltlosigkeit 1917-1921, Kassel, 1989).
Ces textes publiés entre autre par la revue Graswurzelrevolution auraient eu une grande influence sur les groupes d’action non-violente allemands des années 1980s-1990s.
MHM