La politique de coopération de M. Cassis est irréfléchie
Dans la coopération suisse au développement, le conseiller fédéral Cassis semble vouloir privilégier la croissance économique, la lutte contre le changement climatique (ces deux objectifs sont-ils compatibles?) et la réduction de la migration «irrégulière», au détriment de la démocratie, de la consolidation de la paix et de la lutte contre la pauvreté. Le but serait selon lui de servir davantage les intérêts de la Suisse.
Une telle politique traduit une analyse gravement déficiente des mécanismes de la politique étrangère. En effet, les secteurs ainsi dégradés ou supprimés sont indissociables des objectifs visés. Comment ne pas voir que la dictature et la pauvreté comptent parmi les gros moteurs de la régression économique et de la migration? Pis encore, la guerre est un désastre en elle-même, mais aussi pour l’économie, l’équilibre écologique – dont le climat est un des indicateurs principaux – et pour les flux migratoires. Sans parler de la pauvreté, qu’elle alimente dramatiquement.
La coopération suisse souffre déjà d’assez de bricolages politiques, contrairement au travail de terrain, qui est généralement de qualité: la plus flagrante combine consiste à inclure dans la coopération les coûts de l’accueil des réfugiés et requérants en Suisse.
Un peu de logique, Monsieur le conseiller fédéral!
Pour le CENAC (Centre d’action non-violente), Luc Recordon, ancien conseiller aux États