L’heure de notre assemblée générale approche; elle a été reportée au 1er novembre, en raison de la surcharge de travail du comité. Elle sera importante, comme évoquée dans notre précédente lettre de nouvelles, car le maintien de notre activité et surtout son développement nécessitent davantage de membres et de moyens. Mais surtout soyez là, le mercredi 1er novembre 2023 à 19 h, à Pôle Sud, où nous nous réunirons et où l’ordre du jour statutaire sera suivi d’une rencontre avec Anne-Catherine Menetrey-Savary, ancienne conseillère nationale, écrivaine et chroniqueuse.
Une des questions à se poser est celle du nom du Centre pour l’action non-violente (CENAC), qui encore aujourd’hui parle peu aux gens que nous abordons, même celles et ceux qui connaissent le domaine, tandis que celui que nous avons porté pendant plus de trente ans, Centre Martin Luther King (CMLK), est généralement très évocateur grâce à la figure inoubliable du leader noir étatsunien. Une modification de nom est toujours délicate, source de moult complications administratives et de longs débats, que nous ne souhaitons pas rouvrir, mais ne serait-il pas opportun de simplement ajouter l’ancien nom à celui que l’association a aujourd’hui? Au point de vue de la communication, ce serait sans doute favorable.
Nous en appelons aussi à vous afin de dynamiser nos formations. Dans un monde où les tensions montent – en témoignent le regain d’usage de drogues de plus en plus dures, mais aussi des scènes de violence tant domestique que parfois de rue, attisée par les réseaux sociaux – rappelez autour de vous à quel point il peut être utile de bénéficier ne serait-ce que d’outils de base comme la communication non-violente, l’écoute empathique ou la gestion des émotions. Bonne nouvelle, les pouvoirs publics semblent désormais décidés à utiliser nos compétences, sachant que la résolution non-violente des conflits est un des piliers de notre action. Autre encouragement, la jeune association cousine basée à Neuchâtel, Les Amis pour la Non-Violence, propose aussi des formations et fêtera ses cinq ans, le 3 février 2024 (retenez la date) par un congrès prometteur à Lausanne, avec une conférence du chanteur non violent Jean-François Bernardini, fondateur du groupe corse I Muvrini.
Notre autre pilier est la réflexion sur la désobéissance civile; elle a beaucoup fait parler d’elle ces dernières années, notamment dans le domaine de la politique climatique. Deux de nos membres ont même eu le sentiment que nous en faisions le cœur de notre activité. Or, ce n’est pas le cas, bien qu’il s’agisse d’une des méthodes classiques de la non-violence, illustrée par des personnalités telles que Thoreau, Gandhi, le général de Bollardière, sans parler de Pierre Ceresole, fils d’un président de la Confédération suisse et pionnier de l’objection de conscience. C’était du reste la vocation historique du CMLK que de soutenir les objecteurs en Suisse et cette lutte a abouti en 1996 avec l’entrée en vigueur de la loi sur le service civil; Martin Luther King lui-même, dans son soutien contre la discrimination raciale frappant Rosa Parks, a usé de formes de désobéissance civile. Récemment, l’actualité nous a amenés à beaucoup nous préoccuper des nouveaux objets de cette forme d’action et, en particulier, à contribuer à ce que l’évacuation de la ZAD du Mormont soit la moins violente possible.
Là encore, les pouvoirs publics, confrontés par exemple aux rapports difficiles avec les gens du voyage, sont intéressés à ce que notre expérience peut apporter en la matière.
Bienvenue donc à toutes et à tous dans un monde que nous tentons d’aider à se civiliser.
Pour le comité :
Luc Recordon